Un gramophone est un appareil ancien permettant de jouer un morceau de musique enregistré sur un disque phonographique. Il a été breveté par Émile Berliner. Ce nom, qui est à l'origine une marque déposée, est parfois utilisé abusivement pour désigner un phonographe en général.

Il a été inventé et développé par l’Allemand Émile Berliner de 1886 à 1889. Le disque à gravure latérale, support moderne de l’enregistrement sonore utilisé par le gramophone, en constitue l'innovation majeure. La gravure latérale consiste en un va-et-vient du stylet graveur dans le plan du disque. Vu au microscope, un sillon à gravure latérale rappelle les méandres d'un fleuve sur une carte géographique.

Si Berliner est à l'origine de l'adoption de ce procédé, il faut savoir qu'il n'est pas le tout premier à l'avoir essayé. Il existe en effet un disque enregistré déposé à la Smithonian Institution en 1881 et fabriqué la même année par Charles Sumner Tainter et Chichester Bell1. À l'opposé, le procédé de Thomas Edison, qui réalisa fin 1877 le premier phonographe, consiste à graver en profondeur à la surface d'un cylindre en rotation. On désigne cette technique sous le nom de gravure verticale (en anglais : hill and dale). Édouard-Léon Scott de Martinville a inventé le « phonautographe », de dix-sept ans antérieur au phonographe d'Edison, bien que n'ayant pas les mêmes ambitions, qui a enregistré un Au clair de la lune le 9 avril 1860.

Berliner commença ses expériences en gravant sur une plaque de verre d'assez grand diamètre enduite de noir de fumée, mais très vite il adopta un procédé de gravure d'une couche de laque enduisant un disque de zinc d'assez petites dimensions. Les premiers disques de zinc reproduits par pressage et commercialisés par Berliner mesuraient 5 pouces (12,5cm de diamètre) et étaient faits en gutta-percha. Les disques Berliner de 7 pouces (17,5 cm) apparurent ensuite aux États-Unis en 1895 et étaient constitués d'une matière très proche de l'ébonite. Les 25 cm (10 pouces) apparaissent en 1901, le premier 30 cm (12 pouces) paraît en 1903.

Un gramophone est constitué de trois éléments au minimum :
    un plateau tournant, sur lequel est déposé le disque. Le plateau est mis en rotation au moyen d'une manivelle ou plus tard d'un moteur à ressort;
    un bras comportant à une de ses extrémités une tête de lecture, elle-même composée d'une aiguille, similaire à une aiguille à coudre, et d'un diaphragme, pouvant pivoter et suivre le déplacement de la tête sur le disque;
    un dispositif d'amplification, le plus souvent de forme conique. Le plus fréquent de ces dispositifs est un pavillon en tôle décorée.