Joseph Nicéphore Niépce, né le 7 mars 1765 à Chalon-sur-Saône et mort le 5 juillet 1833 à Saint-Loup-de-Varennes, est un inventeur pionnier en mécanique et en photographie.
Après 1798 Niépc se consacre à la mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions : le « pyréolophore » (sorte de moteur marin à explosion) qui, bien que jamais commercialisé apporte une notoriété nationale à ses talents d'inventeur, partagée avec Claude. Il y a également un projet de machine hydraulique de Marly,
la culture du pastel dont le développement est favorisé par le blocus continental.
Tous ces travaux, l'état de guerre permanent (nous sommes maintenant sous le premier Empire), le renchérissement de toutes choses amènent leur cortège de difficultés financières et Niépce contracte le premier d'une longue série d'emprunts.
1816 est l'année des premières recherches « héliographiques », menées conjointement à celles du pyréolophore. Fin 1817, Claude part en Angleterre tenter de vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le « mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères durant les onze années suivantes sera un véritable almanach de l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En 1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère : « La réussite est complète ». Hélas la situation de la famille est catastrophique : les dettes s'élèvent à 1 800 000 francs (équivalent 1987) et on songe sérieusement à vendre des propriétés pour rembourser des créanciers devenus impatients.
L'année suivante, Niépce lie ses premières relations avec le graveur Lemaître et l'ingénieur-opticien Vincent Chevalier, de Paris. C'est grâce à ce dernier que Louis Daguerre écrit une première lettre à Niépce en 1826. Les contacts entre les deux hommes sont peu fréquents : Niépce est assez méfiant, Daguerre plutôt pressant. Nicéphore envoie avec parcimonie des échantillons (parfois tronqués) de ses réussites tandis que Daguerre, lui, n'envoie que des promesses…
1827 est une année décisive. Bien que miné par des difficultés de tous ordres, Niépce prend conscience du degré d'achèvement de son invention et cherche des contacts pour la faire reconnaître et la perfectionner. Claude tombe toutefois gravement malade et il faut partir pour l'Angleterre où la situation est là aussi calamiteuse : épuisé par ses recherches, n'ayant pas réussi à négocier le pyréolophore, Claude sombre dans la démence et meurt peu après. Lors de leur passage à Paris, Niépce et sa femme nouent des relations avec des scientifiques, mais sans suite. Mêmes résultats en Angleterre malgré de flatteuses rencontres avec des membres de la Royal Academy.
Début 1828, retour à Chalon-sur-Saône : Daguerre se montre de plus en plus désireux de connaître de nouveaux résultats. Le premier projet d'association entre Niépce et Daguerre voit le jour en octobre 1829. Le but de l'association est de commercialiser les fruits de la nouvelle découverte, à parts égales. Niépce apporte son invention, Daguerre ses relations et son « industrie ». Au cours des années suivantes, la collaboration devient plus étroite : une correspondance s'établit entre Chalon-sur-Saône et Paris. On use même, pour préserver le secret, d'un code chiffré désignant les éléments utilisés (13=la chambre noire, 56=le Soleil, 5=le bitume de Judée, etc.). Ce code compte jusqu'à cent une références. Les lettres échangées montrent que Daguerre est surtout préoccupé de la gestion de son « diorama » et que les recherches sont essentiellement le fait de Niépce (bien que Daguerre parle de « nos » recherches).
En 1832 enfin, Daguerre réalise pour Niépce un bilan de ses propres travaux d'où il ressort que l'un et l'autre, avec les mêmes produits, obtiennent des résultats différents ; il est toutefois à noter — et cela n'est pas sans importance — que jamais Daguerre n'a pu montrer à Niépce le moindre résultat de ses essais. Mais les choses avancent. Début 1833, cependant, Daguerre, malade, suggère la remise à plus tard de certains essais.
Le 5 juillet 1833 à sept heures du soir, Nicéphore Niépce meurt subitement dans sa maison de Saint-Loup-de-Varennes. Il repose au cimetière du village. Vers 1853, Abel Niépce de Saint-Victor améliore la technique de son oncle sous le nom d'héliogravure.